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La brève histoire des poutres

04 Août 22
admin

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Écrit par Delia Oltean –

C’est par un vieil escalier étroit servant de passage vers le sous-sol que le visiteur est forcé de se pencher la tête afin d’éviter un plafond très bas composé de divers obstacles, faisant de sa visite au sous-sol une réelle expédition. Il faut dire que ce n’est pas en vain que le passage est difficile d’accès : une fois bien avancé dans le sous-sol, il est possible de remarquer trois immenses troncs d’arbres posés à l’horizontale tout le long du plafond. Le plus fascinant est de constater que ces trois arbres en bois de cèdre possèdent encore leur écorce depuis leur coupe vers 1534 ou 1535 !

À leur façon, ces grands troncs d’arbres ont su prendre racine dans la Maison Hurtubise grâce à leur fonction de poutres soutenant l’ensemble des étages supérieurs. C’est parce que les poutres sont lourdes qu’elles s’appuient sur ce qu’on nomme « murs de pierre de refend ». Ce type de murs est « situé à l’intérieur d’un bâtiment [et] les murs de façade porteurs à soutenir le poids de la charpente et des planchers, dont il réduit la portée, et qui permet souvent de stabiliser le bâtiment en participant au contreventement. » (Office québécois de la langue française, 2019) 

Au rez-de-chaussée, ce n’est pas de massifs troncs d’arbres qui permettent la stabilité et le soutien du reste de la maison puisqu’en dirigeant le regard vers le plafond, on remarque d’autres poutres, plus travaillées, moins massives et surtout plus esthétiques. Ces dernières sont faites de grands troncs de bois travaillés jusqu’à l’obtention d’une poutre en forme de prisme à base rectangulaire — cette technique se nomme « équarrissage ». Le bois est donc équarri et possède également un fini fin (lisse) produit par le sablage. 

Au deuxième étage de la Maison Hurtubise, les poutres équarries se présentent d’une façon similaire à celles du rez-de-chaussée, à la seule variante près qu’elles n’ont pas de fini fin (laissant par conséquent visibles les traces des outils ayant servi à leur fabrication). De grandes poutres sont posées à intervalle de 6 à 8 pieds de distance, alors que de plus petites se retrouvent entre elles. 

Au second étage, le long des murs avant et arrière, on peut aussi remarquer des pièces de bois placées en diagonale reliant les poutres du plancher du grenier aux murs de pierre de la maison — ce sont des étrésillons. Ces pièces de bois servent à transmettre le poids de la structure du grenier aux murs de pierre.

Dans le grenier, il y a une superbe structure en bois — poinçon, poutres et contrefiches — qui soutiennent le toit, ses chevrons, son pontage et ses bardeaux de cèdre. Certains chevrons sont dits volants, sans attache réelle à la structure portante, alors que d’autres sont reliés aux entraits donnant à cette structure une forme triangulée, laquelle forme la ferme maîtresse à la base des fermes de toit moderne.

Références: