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La crème glacée

14 Juil 22
admin
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Écrit par Delia Oltean –

« Serviteurs, allez chercher de la neige venue tout droit de la montagne. Qu’on apporte du miel et du jus de fruits! » 

Une légende raconte que l’empereur romain Néron ayant vécu de 37 à 68 apr. J. -C. envoyait ses serviteurs chercher, aux sommets de montagnes, de la glace qui allait être arrosée d’un élément sucrant créant ainsi une version primitive de la crème glacée connue par tous aujourd’hui. 

Ce n’est pourtant pas à l’époque de l’empereur Néron qu’il est possible de retrouver la première apparition connue de ce dessert alléchant. En Chine, il y a près de 2000 ans, du sorbet était créé par un mélange de jus de fruits ou de vin avec de la neige et du salpêtre (aussi appelé nitrate de potassium servant à faire abaisser le point de congélation de l’eau). 

Faite tout d’abord de glace, la crème glacée doit attendre jusqu’à la gourmandise de Catherine de Médicis et à l’inventivité de ses chefs cuisiniers pour retrouver de la crème comme ingrédient substantiel. Il semble alors que la crème glacée prend de plus en plus de popularité au courant du XVIe et XVIIe siècle auprès des classes plus nanties (Neyrat. 2017). 

C’est au tournant des années 1700 que le dessert glacé fait son apparition aux États-Unis en provoquant un énorme engouement en sa faveur comme peuvent en témoigner les premiers bars laitiers (autour de 1800), colporteurs (autour de 1820) ou inventions à découper la glace (Barriault. 2002. p.16). Bien visible dans la cuisine de la Maison Hurtubise, une sorbetière rappelle que cette invention a été créée en 1846 par l’américaine Nancy Johnson. Constituée d’un sceau étanche servant à contenir de la glace et du sel, la sorbetière possède au milieu, un contenant de métal accueillant la crème ou le sorbet (L’histoire de la sorbetière: entre tradition et innovation. 2020). Une manivelle fait tourner le contenant et après une trentaine de minutes, le résultat tant escompté apparaît!

Au Québec, il faut attendre le XXe siècle pour que ce dessert devienne populaire puisque la machinerie plutôt artisanale réduit la quantité de crème glacée produite gonflant ainsi le prix du dessert (Barriault. p.17). Avec l’industrialisation et les nouvelles façons d’accélérer le processus de fabrication de la crème glacée en usine, des prix plus abordables permettent alors à la population moins nantie d’y accéder plus fréquemment. Il est intéressant de noter que des luttes pour instaurer obligatoirement la pasteurisation du lait entraînent des normes claires entourant la crème glacée dans ce qu’on nomme Adultération Act en 1910. 

Les années 1950, au Québec, marquent la fin de l’association de la crème glacée comme aliment de luxe alors que le gouvernement enlève la taxe la concernant. 

Références:

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