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Une division vers la Ville de Westmount

15 Août 22
admin
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Écrit par Delia Oltean –

La terre agricole de la famille Hurtubise, jusqu’en 1839, reste toujours intacte. Bien que la famille, au fil du temps, ait acquis d’autres terres ailleurs sur l’actuelle Île-de-Montréal, celle que Louis Hurtubise avait initialement achetée en 1699 ne change pas. C’est en 1839, soit 140 ans après l’acquisition du terrain par Louis, que le premier changement concernant la division de la terre se produit. 

À la manière des dernières générations d’Hurtubise, Antoine-Isaïe et Benjamin-Dominique prennent le relais de la ferme qu’ils vont cultiver ensemble. Les deux frères vont toutefois décider de déroger de la tradition et de se diviser la terre en deux portions qu’ils vont individuellement continuer à cultiver. C’est Antoine-Isaïe qui obtiendra la portion sur laquelle se trouve la Maison Hurtubise. La famille Hurtubise, par cette décision, marquera une longue suite d’autres actions du même type…

Marie-Claire Laurent, la première épouse d’Antoine-Isaïe meurt malheureusement en 1852 laissant son mari veuf. Ce dernier se remarie avec Adélaïde Hudon la même année. Sa nouvelle femme est la sœur d’Éphrem Hudon qui va devenir très proche de la famille et un acteur important du morcellement de la propriété. 

En 1846, Antoine-Isaïe vend une partie de sa terre à un libraire et éditeur anglais du nom de Hugh Ramsay pour la somme de 75 £. Cette vente va inspirer Antoine-Isaïe à vendre une autre partie de sa propriété à son beau-frère, Éphrem Hudon. Pas mal plus importante, la vente correspond à 27,4 arpents, soit la partie de la ferme qui correspond au bas du chemin de la Côte-Saint-Antoine. La vente est si importante que la famille Hurtubise n’a plus assez d’espace pour poursuivre son activité agricole. Cette vente améliore clairement la situation financière de la famille qui peut se permettre de se diriger vers des professions requérant davantage d’éducation.  

La grande partie de terre qu’Éphrem Hudon acquiert s’inscrit dans la modification du paysage rural de la côte Saint-Antoine en un nouveau quartier aux multiples résidences pour les Montréalais anglophones aisés. Lentement, c’est la création de la Ville de Westmount qui ne sera, soit dit en passant, qu’appelée comme telle à partir de 1895 (Ville de Westmount). 

Lorsque Antoine-Isaïe meurt en 1878, son fils Isaïe engage un arpenteur, un an plus tard, pour dresser un plan du lotissement de la partie de la ferme restante. Malgré cette démarche, Isaïe ne développera jamais son idée de vente : ce sera la génération suivante qui vendra le reste des lots entourant la Maison Hurtubise. 

Aujourd’hui, la Maison Hurtubise ainsi que son terrain ne sont qu’une toute petite partie de la terre acquise originellement par Louis Hurtubise. Lors d’un projet de création de jardins commémoratifs en 2017, une jardinière sur le côté de la maison représentait la différence de proportions entre la terre actuelle (une petite portion carrée surélevée du reste du bac) et la terre originale (l’ensemble du bac rectangulaire). 

Références : 

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