Catégorie : Nouvelles

HCQ: ARCHIVES, DOCUMENTS ET ARTEFACTS & SON CENTRE DE DOCUMENTATION ET D’ARCHIVES

01 Août 22
admin
No Comments

Depuis 1956, soit 65 ans, l’Héritage canadien du Québec conserve une vaste collection d’archives, de documents et d’artefacts, lesquels sont intégrés en partie dans son Centre de documentation et d’archives (CDA). Celui-ci comprend plusieurs centaines de documents en langues française et anglaise : monographies, périodiques, coupures de presse, cartes et plans, photographies (circa 1900), ainsi qu’une collection de centaines d’artefacts donnant vie à plusieurs chapitres importants de notre histoire.

La collection d’HCQ comprend différents documents datant du XVIIIe, XIXe et du début du XXe siècle, répartis entre différents fonds dont celui des Hurtubise, des Amos, des Wardleworth, d’HCQ et autres. Ces archives comprennent entre autres des peintures, des stéréotypes (1869-1880) et des photographies sur plaques de métal ou négatifs en verre.

Depuis près de dix ans, ces archives font l’objet d’expositions à la Maison Hurtubise et actuellement, une exposition spéciale est en cours pour souligner le 65e anniversaire de la sauvegarde de la Maison Hurtubise (1956) par l’Héritage canadien du Québec. Elle expose des photographies prises entre 1900 et 1908 par le docteur Léopold Hurtubise sur négatif en verre. Près de 300 de ces négatifs sont conservés par HCQ.

Le CDA est ouvert à une clientèle tant professionnelle qu’étudiante, aux chercheurs, enseignants, historiens, généalogistes ainsi qu’aux passionnés d’histoire et de patrimoine. Une liste d’une partie de ces documents et de ces archives est maintenant disponible sur le site Internet d’HCQ à l’onglet « Livres et Archives ». Vous y trouverez toutes les modalités pour leur consultation.

L’Héritage canadien du Québec est heureux de mettre à votre disposition certains documents uniques de sa collection, disponibles pour consultation sur place, à la Maison Hurtubise. La salle de consultation du Centre de documentation et d’archives est accessible uniquement sur rendez-vous préalable. Si vous désirez prendre un rendez-vous pour une consultation de nos documents, veuillez nous adresser votre requête par courriel à biblio@hcq-chq.org en y mentionnant vos nom et prénom, vos coordonnées ainsi que votre sujet de recherche. Un délai de quelques jours peut s’appliquer pour la prise d’un rendez-vous selon l’achalandage et les ressources bénévoles disponibles.

Exposition : 375e anniversaire de la fondation de Montréal
Hurtubise House (vers 1901-1908); sur négatif en verre
Stéréotype; marché Bonsecours et quai de Montréal

Éléments architecturaux

01 Août 22
admin

No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Regarder la façade de la Maison Hurtubise, c’est regarder une foule de petits détails qui se combinent pour créer l’architecture particulière de la maison. Laisser son regard errer sur le toit à double versant, sur la pierre des champs ou encore sur la pierre taillée autour des fenêtres nous en apprend beaucoup sur l’évolution de la maison, mais également sur l’histoire plus générale de ces éléments architecturaux. 

On appelle « ancre » une pièce composée de métal qui empêche deux parties d’une construction de s’éloigner au fil du temps. Puisque le mouvement du sol peut causer un écartèlement, l’ancre a pour but de diminuer cet effet en se fixant aux poutres du plancher ainsi qu’aux murs (Culture et communication Québec, 2001). Les ancres sont visibles de l’extérieur puisqu’en plus de tenir ensemble diverses parties, une partie de l’élément ressort hors du mur extérieur (Paré, 1993). Loin d’être seulement observables en une seule et même version, elles peuvent prendre différentes formes. C’est ainsi que les ancres ayant la forme de la lettre S sont nommées tout simplement « esses » (Culture et communications Québec, 2015). 

En regardant plus attentivement, il est possible de remarquer que, entre le toit de la Maison Hurtubise et les murs de pierres, se trouvent quelques ancres pour fixer ensemble ces deux éléments structurels. Aussi, au pourtour des ouvertures, on peut également remarquer d’autres ancres appelées esses qui s’enfoncent dans les murs de pierres. Autour des fenêtres avant de la maison par exemple, les esses ne servaient probablement qu’à tenir les persiennes qui étaient utilisées à l’époque. Il faut dire que la forme de la lettre S en métal est souvent forgée soigneusement en créant un effet d’arabesque, ce qui rend ce petit élément très joli sur une façade ! Ainsi, elles peuvent aussi servir à des fins esthétiques.

Puisque les esses peuvent également tenir des persiennes, il serait intéressant de démystifier quelle est la différence entre un volet, une jalousie, une persienne ou un contrevent (termes qui semblent souvent se mélanger entre eux)…

Il faudrait peut-être commencer par établir que les volets ne peuvent jamais être vus à l’extérieur : ils sont conçus pour se placer à l’intérieur, tout près des fenêtres elles-mêmes. Les contrevents, quant à eux, se retrouvent bel et bien à l’extérieur ; pourtant ils sont des panneaux pleins qui se mettent devant les fenêtres afin de bloquer le vent par exemple. Version augmentée des contrevents, les persiennes voient leur popularité apparaître un peu plus tard dans l’histoire (ville de Lévis). À partir du panneau plein en bois, de longues bandes sont enlevées pour permettre de l’aération et une vue vers l’extérieur. Lorsque les lamelles sont mobiles, la persienne est appelée jalousie (Culture et communications, 2015). La Maison Hurtubise a longtemps eu des persiennes autour des fenêtres ; aujourd’hui retirées, elles sont exposées à l’intérieur de la maison. Quelques photographies subsistent encore pour témoigner de ce temps révolu et pour nous donner une idée de ce à quoi cela aurait pu ressembler. 

Il ne suffit que d’ouvrir les yeux pour repérer les esses ou encore les crochets ayant servi à accrocher les persiennes à l’époque. Les trouverez-vous ? 

Références :

Banc en fer forgé

28 Juil 22
admin

No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Dans la grange tout près de la Maison Hurtubise, la découverte d’un magnifique banc d’extérieur en fer forgé a soulevé beaucoup de questions quant à sa provenance ou encore à son histoire. 

Banc à deux places, dont la grande majorité du meuble, soit le dossier, les accoudoirs et les pattes, est composée de fer forgé travaillé pour créer un ensemble d’arabesques et de motifs floraux. Le siège, quant à lui, est composé de bois. Il est possible de présumer que le banc devait être utilisé à l’extérieur de la maison comme meuble de jardin. 

Très peu d’informations nous renseignent sur le mystère entourant ce meuble. Il est toutefois possible de savoir que le fabricant du banc s’appelle The Coalbrookdale Company. Coalbrook, en plus d’être le nom du fabricant, est un village d’Angleterre reconnu pour avoir été le premier endroit de développement minier et métallurgique de la première phase de la Révolution industrielle en Angleterre (Montagne, 2007). Actuellement, le musée Coalbrookdale Museum of Iron possède dans ses archives un banc identique à celui de la Maison Hurtubise. 

Selon les informations sur ce second banc en Angleterre, il est possible de dater le meuble autour de l’année 1859. Il semblerait qu’à cette époque, une série de meubles de jardin (bancs et chaises) aient été fabriqués en fer forgé et en suivant des motifs floraux différents. Celui se trouvant à la Maison Hurtubise est probablement appelé Oak and Ivy Chair (Stephen, 2015). 

Les raisons pour lesquelles la famille Hurtubise aurait pu posséder ce meuble venant de l’autre côté de l’océan restent toutefois encore inconnues… 

Références :

Fusil à poudre

25 Juil 22
admin
No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Pour se défendre en cas de danger, pour réussir à subvenir à ses besoins alimentaires, pour chasser les animaux, pour faire la guerre… Qu’ont en commun toutes ces choses ? La réponse à cette question se trouve être un objet pouvant se tenir dans les mains, un objet complexe et travaillé avec minutie, une arme à feu. 

Il suffit d’aller dans la cuisine de la Maison Hurtubise, de faire quelques pas vers le foyer pour raviver à notre mémoire une chaleur, la chaleur d’une flamme robuste utilisée autrefois à la cuisine. Tout près se trouvent deux fusils à poudre d’antan témoignant d’une histoire riche concernant l’ensemble de la Nouvelle-France. 

Il faut remonter aussi loin que l’arrivée des Européens en Amérique pour se rendre compte du point de départ de l’émergence des armes à feu tout d’abord échangées avec les autochtones. Il faut savoir qu’à cette époque, les transactions entre autochtones et européens se faisaient par le troc (échange d’un bien contre un autre) et les fusils n’ont pas été que de simples objets introduits dans la vie quotidienne. Révolutionnant la hiérarchie sociale, la façon de chasser et même de faire la guerre, les fusils ont également changé les relations entre les peuples indigènes et les colons. En effet, les batailles en forêt menées par la suite se produiront sur des bases plus égalitaires, alors que les autochtones auront aussi la possibilité de se défendre avec cette même arme efficace (Marchand, 2006). 

Bien que les colons n’aient pas découvert les armes à feu en s’installant en Amérique, leur rapport à cet objet a tout de même beaucoup changé. En Nouvelle-France, l’utilisation de l’arme à feu est libre et non contraignante, octroyant ainsi à la population le droit légal et moral d’en posséder. Pourtant, sous les menaces autochtones, entre 1654 et 1658, une loi touchant la possession obligatoire d’une arme sur soi en tout temps est instaurée. Bien que cette mesure visant à protéger la population ait existé, il ne semble pas qu’elle ait été très efficace : il y avait trop peu d’armes en circulation (Blais). 

Bémol : les armes à feu ne sont que très peu, voire pas du tout fabriquées en Nouvelle-France. Pourquoi ? Sous les lois du mercantilisme, la colonie ne sert qu’à apporter des matières premières à la métropole. Cette loi engendre une consommation presque unique de biens provenant de la métropole par les habitants de la colonie. La majorité des armes à feu proviennent donc de France ou, en plus petites quantités, d’autres pays européens comme l’Angleterre ou la Hollande (Bouchard, 1999). Sachant cela, il est logique qu’un nombre insuffisant d’armes à feu ait été importé pour répondre aux besoins de la population.  

La profession d’armurier existait néanmoins en Nouvelle-France. Voyageant pour la plupart directement de France avec des ressources financières très limitées, les hommes pratiquant ce métier faisaient davantage de réparations sur les fusils que la fabrication des armes elles-mêmes (Bouchard, 1978). 

Riche histoire que celle des armes à feu ! C’est une histoire lointaine qui raconte l’ensemble des changements qu’une « nouvelle » technologie a pu apporter dans la société de la Nouvelle-France, ainsi que sur la manière de vivre des autochtones. 

Références :

Une simple affiche en bois ?

21 Juil 22
admin
No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Entre toutes sortes de trésors et de planches de bois se trouvait une grande affiche en bois au message à peine perceptible… 

Enfouie au fond de la grange de la Maison Hurtubise, ce n’est qu’autour des années 2010 que cette découverte a été faite. Telle une pépite d’or qui n’a pas encore été raffinée, l’affiche a été sortie de la grange et amenée chez une restauratrice. C’est petit à petit que les lettres sont apparues jusqu’à nous révéler :

« Lots for Sale on Hurtubise and Westmount Aves. Apply on promises or 432 Board of Trade »

Cette trouvaille vaut bien plus que ce qu’on pourrait penser de prime abord concernant une simple affiche en bois oubliée dans une grange. Cette affiche n’est ni plus ni moins que la représentation parfaite d’une période de transition de la famille Hurtubise. Ayant été des agriculteurs depuis la construction de la maison en 1739, le gagne-pain de la famille a évolué au fur et à mesure du temps faisant passer la maison d’un milieu rural à un autre urbain où l’agriculture n’y avait désormais plus sa place. 

Au tout début, en 1739, c’était la culture des céréales qui constituait l’emploi des membres de la famille. Des années plus tard, découvrant la culture des fruits et des légumes (culture maraîchère), la famille a laissé tomber progressivement les céréales jusqu’à ce que toute activité agricole cesse par suite du développement des terres de la Ville de Côte-Saint-Antoine (ancienne Ville de Westmount) en lots pour résidences. 

Ce changement d’usage des terres ne s’est cependant pas produit en un jour. Il s’est plutôt inséré dans l’agriculture qui s’y faisait encore à ce moment-là. Pour plus de précision, c’est en 1846 que se produit la première vente d’un lot de terre des Hurtubise. Cédé à Hugh Ramsay, un éditeur et libraire anglais, le lot vendu a marqué le début du développement résidentiel pour la famille. En 1873, une grande partie de la ferme en bas du chemin de la Côte-Saint-Antoine a été vendue à Ephrem Hudon, laissant ainsi une superficie beaucoup trop petite pour être en mesure d’en faire l’exploitation agricole. C’est un tournant pour le quartier de Côte-Saint-Antoine qui commence à se développer de plus en plus en un secteur urbain. 

Autour des années 1890 et 1900, les membres de la famille Hurtubise deviennent des professionnels prospères qui n’ont plus aucun contact avec l’agriculture. Ils se concentrent sur la vente des terres qu’il leur reste et qu’ils divisent en plus petits lots servant au développement résidentiel. Il n’est pas du tout hasardeux d’affirmer que la Ville de Westmount se développe au courant de ces mêmes années et que toute la région devient progressivement urbaine, poussée par de nombreux projets municipaux. 

Encore observable aujourd’hui, un reliquaire témoignant de cette époque de transition se trouve être la grange. Construite vers les années 1890, il semble qu’elle soit devenue une remise à calèches pour la famille qui n’avait plus besoin d’une grange traditionnelle servant à protéger la récolte agricole. L’utilité différente de la grange va parfaitement de pair avec la nouvelle vocation de la terre des Hurtubise, soit leur simple lieu de résidence. 

La dernière génération d’Hurtubise habitant dans la maison n’était pas que de simples professionnels puisqu’une grande partie de leurs intérêts allait vers les arts et la culture. Lorsque Léopold Hurtubise a acquis la maison en 1909, il a souhaité entreprendre des travaux de rénovation qui ont débuté en 1911. C’est ainsi que l’intérêt que Léopold Hurtubise avait pour les arts s’est aussi mêlé aux rénovation, notamment dans la galerie avec son architecture de style beaux-arts. 

À la suite de rénovations, la maison s’est transformée en ce qu’on pourrait qualifier de « villa ». L’argent investi dans les travaux a fait augmenter sa valeur et la demeure, positionnée loin du centre-ville malodorant, faisait partie des caractéristiques d’une villa. Pourtant, que devient le terrain existant s’il n’est plus utilisé à des fins agricoles ? 

Rappelant un lieu de villégiature, le terrain prend une atmosphère champêtre et ne sert finalement qu’à la famille. Quelques photos témoignent de rencontres amicales qui devaient avoir lieu à l’extérieur de la maison. La famille est certainement loin du temps de la maison de ferme !

En ayant toutes ces informations en tête, il est beaucoup plus facile maintenant de comprendre pourquoi l’affiche en bois témoigne de cette période de transition importante dans la carrière des membres de la famille, ainsi que du changement de rôle de la maison et du terrain. C’est dans les quelques mots de l’affiche que réside toutefois encore un mystère… 

Autour des années 2010, alors que l’affiche en bois n’avait pas encore été découverte, la présidente de la Westmount Historical Association est venue faire part au directeur général de la Maison Hurtubise d’une information concernant le nom d’une partie de la rue Victoria. Il semblerait que la famille Hurtubise avait eu l’idée de nommer la partie de la rue Victoria qui se trouvait au nord du chemin de la Côte-Saint-Antoine « avenue Hurtubise ». Peu de temps après la venue de Miss Lindsay, le panneau de bois dans la grange a été découvert. Écrit en lettres noires, il y avait finalement une trace de « Hurtubise ave. » !

Quelques recherches supplémentaires ont épaissi le mystère puisqu’il ne semble pas qu’un tel nom ait été répertorié ailleurs. Une avenue portant le nom des Hurtubise ne peut donc être qu’une volonté de la famille ou un nom temporaire. Il reste encore à découvrir le fin mot de l’histoire… 

Néanmoins, une recherche historique faite en 2004 présente des éléments intéressants sur le début de la période de la vente des lots situés près de Wesmount Av., la situant possiblement vers 1885 – 90. Un petit fait anecdotique : le bâtiment du « Board of Trade » auquel l’affiche fait référence a brûlé en 1901 et été reconstruit ailleurs par la suite.

Sans une découverte telle que cette affiche en bois, une partie de l’histoire aurait disparu. Amenant des éléments qui ne peuvent être retracés ailleurs, l’affiche témoigne parfaitement du changement de la vie rurale à urbaine pour les membres de la dernière génération des Hurtubise. Ce n’est donc pas qu’une simple affiche en bois !

Les foyers de la Maison Hurtubise

18 Juil 22
admin
No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Il faut fermer les portes, tirer les volets et les rideaux puisque dehors souffle un vent froid qui essaye de s’incruster de toutes les façons à l’intérieur de la maison. Les membres de la famille s’assemblent tous dans la même pièce devant une massive construction de maçonnerie, le foyer. Les flammes orangées qui vacillent allument une lueur dans les yeux de tous. 

L’hiver a toujours été un défi à surmonter pour les habitants de Montréal et la famille Hurtubise n’a surtout pas échappé à cette réalité. L’histoire qui entoure la chaleur réconfortante qui émane des foyers des Hurtubise allume probablement aussi une lueur au fond des yeux, celle de la curiosité. 

La Maison Hurtubise possède deux foyers qui se situent respectivement à l’ouest, dans le salon, et à l’est, dans la cuisine, ayant à la fois l’utilité de conserver la chaleur de la maison que celle de cuisiner. Lorsque la famille Hurtubise elle-même a souhaité agrandir la première version de la maison et y ajouter une annexe vers la fin du XIXe siècle, la découverte de pierres posées en arche a révélé la présence de vestiges de ce qu’à originellement été un four à pain dans le foyer de la cuisine (Stewart et Robichaud, 2001, p. 45). 

À même ce dernier foyer de la maison servant à cuisiner, il est toujours possible de voir des pierres ressortir de l’uniformité du fond nous laissant un témoignage direct avec ce passé révolu. Il semble que les foyers ainsi que le four à pain font partie du contrat de maçonnerie d’origine datant de 1739 (Stewart et Robichaud, 2001, p. 45). 

Les découvertes de ce type n’ont pas cessé puisqu’en 2011, une fouille archéologique à la Maison Hurtubise a approfondi les recherches menées, cette fois-ci, sur le foyer ouest. Il semblerait qu’une infiltration d’eau aurait amené la bavette (pierres situées au sol à l’avant du foyer) à se décoller avec le temps entraînant ainsi de la cendre à s’y loger. Les archéologues ont procédé au tamisage des cendres trouvées et y ont fait des trouvailles primordiales révélant des objets matériels en corrélation directe avec la vie des habitants de la Maison Hurtubise depuis 1739. Des fragments concrets tels qu’une pierre à fusil sur éclat en silex brun roux datant du XVIIIe siècle ou plus mystérieux comme un chapelet en céramique dorée sont quelques exemples de ces trouvailles (Archéotec, 2012, p.81-82). 

Lorsqu’on parle du foyer ouest, celui du salon, il faut spécifier que dans la cheminée se trouve une trappe en métal servant à contrôler le tirage d’air. À l’aide d’une poignée située sur le côté, il est possible d’ouvrir ou de fermer la trappe afin de contrôler l’intensité du feu et d’obtenir la chaleur voulue dans la pièce. Également, une cloison métallique coulissante est située devant l’âtre laquelle peut être déplacée de haut en bas et fixée en place à l’aide de goupilles métalliques. Cette cloison sert aussi à réduire le tirage d’air et à améliorer le chauffage de la maison. Lorsque le foyer n’est pas utilisé, une autre trappe en bois est posée sur l’ouverture. Ce qui reste en permanence sur le foyer par contre est le manteau fait en appliqué de bois qui date du 18e siècle. 

Il n’y a pas que les foyers en tant que tels qui sont dignes d’intérêt puisqu’il est aussi possible de trouver dans la collection de la Maison Hurtubise une boîte à bois ayant probablement servi à l’entreposage plus spécifique du bois d’allumage. De plus petite dimension, cette boîte est appelée en anglais «kindling box» ou encore «hod box» et est construite en bois recouvert par la suite de laiton orné. Le recouvrement de laiton représente, tout dépendant des kindling box, des œuvres d’art variées (The Record, 2012). 

C’est tout autour des foyers, éléments très utilitaires à l’époque mais plus utilisés aujourd’hui, qu’une riche histoire se développe et nous laisse entrevoir couche par couche les éléments ensevelis par le temps et les cendres. 

Références:

La crème glacée

14 Juil 22
admin
No Comments

Écrit par Delia Oltean –

« Serviteurs, allez chercher de la neige venue tout droit de la montagne. Qu’on apporte du miel et du jus de fruits! » 

Une légende raconte que l’empereur romain Néron ayant vécu de 37 à 68 apr. J. -C. envoyait ses serviteurs chercher, aux sommets de montagnes, de la glace qui allait être arrosée d’un élément sucrant créant ainsi une version primitive de la crème glacée connue par tous aujourd’hui. 

Ce n’est pourtant pas à l’époque de l’empereur Néron qu’il est possible de retrouver la première apparition connue de ce dessert alléchant. En Chine, il y a près de 2000 ans, du sorbet était créé par un mélange de jus de fruits ou de vin avec de la neige et du salpêtre (aussi appelé nitrate de potassium servant à faire abaisser le point de congélation de l’eau). 

Faite tout d’abord de glace, la crème glacée doit attendre jusqu’à la gourmandise de Catherine de Médicis et à l’inventivité de ses chefs cuisiniers pour retrouver de la crème comme ingrédient substantiel. Il semble alors que la crème glacée prend de plus en plus de popularité au courant du XVIe et XVIIe siècle auprès des classes plus nanties (Neyrat. 2017). 

C’est au tournant des années 1700 que le dessert glacé fait son apparition aux États-Unis en provoquant un énorme engouement en sa faveur comme peuvent en témoigner les premiers bars laitiers (autour de 1800), colporteurs (autour de 1820) ou inventions à découper la glace (Barriault. 2002. p.16). Bien visible dans la cuisine de la Maison Hurtubise, une sorbetière rappelle que cette invention a été créée en 1846 par l’américaine Nancy Johnson. Constituée d’un sceau étanche servant à contenir de la glace et du sel, la sorbetière possède au milieu, un contenant de métal accueillant la crème ou le sorbet (L’histoire de la sorbetière: entre tradition et innovation. 2020). Une manivelle fait tourner le contenant et après une trentaine de minutes, le résultat tant escompté apparaît!

Au Québec, il faut attendre le XXe siècle pour que ce dessert devienne populaire puisque la machinerie plutôt artisanale réduit la quantité de crème glacée produite gonflant ainsi le prix du dessert (Barriault. p.17). Avec l’industrialisation et les nouvelles façons d’accélérer le processus de fabrication de la crème glacée en usine, des prix plus abordables permettent alors à la population moins nantie d’y accéder plus fréquemment. Il est intéressant de noter que des luttes pour instaurer obligatoirement la pasteurisation du lait entraînent des normes claires entourant la crème glacée dans ce qu’on nomme Adultération Act en 1910. 

Les années 1950, au Québec, marquent la fin de l’association de la crème glacée comme aliment de luxe alors que le gouvernement enlève la taxe la concernant. 

Références:

Évier en pierre

11 Juil 22
admin

No Comments

Écrit par Delia Oltean –

Les branches alimentant le feu crépitent tout doucement dans la maison alors que le bruit se mêle avec celui de l’eau bouillonnant dans une grande marmite au-dessus du feu. C’est l’heure du repas et accompagnant le potage, quelques légumes doivent être lavés. Sous une fenêtre se trouve une grande pierre un peu creuse : l’évier. 

Il suffit de remonter quelque peu le temps et de suivre le latin populaire pour se rendre compte que le mot évier prend son origine du mot « aquarium » faisant ainsi une référence à l’eau (Le Petit Robert). En effet, existant depuis longtemps, les éviers de cuisine ont su changer de forme à travers le temps, s’adaptant aux besoins et aux technologies disponibles. Visible dans des châteaux français datant du Moyen-Âge, l’évier est alors déjà utilisé « à rejeter au-dehors les eaux qui servaient à laver la vaisselle » (Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Évier, 2014, par. 1). Cet élément de cuisine était composé d’une pierre creusée mise pour la plupart du temps devant une fenêtre. Dans le mur était percé un trou duquel s’écoulait à l’extérieur l’eau ayant servi à la vaisselle et au lavage des fruits et des légumes. 

Étant donné que l’eau courante n’était pas encore disponible à l’époque de la construction de la Maison Hurtubise en 1739, l’eau servant à la cuisine était puisée manuellement et contenue dans une cruche ou un seau (Varin, 1991, p. 50) avant son utilisation. Une fois souillée, l’eau s’écoulait par le trou dans le mur avant d’être récupérée et utilisée à d’autres usages tels que l’entretien du jardin potager. Pour ne pas laisser de trou permanent dans le mur de la maison, une cheville de bois couvrait l’orifice lorsqu’il n’était pas utilisé (Séguin, 1972, p. 207). Il n’est pas rare de constater que l’évier se nommait également « lévier » ou même « lavier » (Dunn, 1880). 

Ce n’est qu’au XIXe siècle que certaines familles plus nanties peuvent se construire des éviers avec des pompes reliées ce qui facilite grandement l’accès à l’eau. Initialement en pierre, la fin des années 1800 diversifie les matériaux de construction des éviers alors que l’acier pressé ou encore même du métal émaillé remplacent la pierre (Varin, 2007, p. 53). Les robinets viennent également ajouter au confort de la cuisine permettant l’utilisation de l’eau courante. 

La Maison Hurtubise a gardé son évier de pierre durant une très longue période en raison du délai de l’installation de l’eau courante par la famille. Malgré la modernisation de la plomberie utilisée aujourd’hui, il est possible de voir cet élément intéressant dans son état originel. 

Références:

Été 2022: Bonne nouvelle, la Maison Hurtubise rouvre ses portes au public!

07 Juil 22
admin
No Comments

En premier lieu, nous souhaitons que vous vous portiez tous bien.

Les règles sanitaires concernant la COVID-19 ont finalement changées. Nous pouvons ouvrir de nouveau la Maison Hurtubise au public et nous en sommes très heureux.

Comme vous le savez déjà, l’année 2021 a marqué le 65e anniversaire de la conservation de la maison Hurtubise (Circa 1739) par l’Héritage canadien du Québec. La sauvegarde de la Maison Hurtubise est à l’origine de notre organisme.

Pour souligner cet anniversaire, depuis plus d’un an, nous avons travaillé sur une exposition spéciale. Il s’agit d’une exposition sur certaines photographies prises par le Dr. Léopold Hurtubise vers 1901-1908 à l’aide de sa nouvelle caméra « Premo ». Près de 20 photos seront ainsi exposées à la Maison Hurtubise lesquelles ont toutes été tirées de vieux négatifs en verre. Près de 300 d’entre eux sont placés dans nos archives.

Nous pouvons enfin vous inviter à venir voir cette exposition ainsi que de visiter la maison Hurtubise. L’Horaire de la saison estivale 2022 sera le suivant : Du 7 juillet jusqu’au 18 août, trois jours par semaine (mardi, mercredi et jeudi). Il vous sera nécessaire de réserver votre tour guidé en écrivant à l’adresse suivante: coord@hcq-chq.org

Ce n’est pas tout: une deuxième bonne nouvelle permet une entrée en beauté de la saison 2022…

Une série d’articles sera publiée deux fois par semaine pour approfondir certains sujets particuliers qui complémentent toute visite de la maison. Des origines de la crème glacée au début de l’histoire de la Ville de Westmount, chacun y trouvera une histoire intéressante.

Soyez à l’affût pour ces capsules d’informations hebdomadaires placées sur notre site Internet, sur la page Facebook de la Maison Hurtubise et Instagram.

Au plaisir de vous rencontrer cet été.